GHANA: PROCÈS DES MANIFESTANTS ANTI-FAURE À ACCRA, UN PROCÈS DE LA HONTE SELON L'AVOCAT DE LA DÉFENSE

Le Ghana a laissé ce jour une mauvaise image de la police et des autorités politiques dans un procès inique des manifestants de l'opposition togolaise arrêtés samedi 28 octobre 2017 dans un parc situé à Nima, un quartier populaire d'Accra.
Alors que la police a été avertie de ce meeting, c'est avec grand étonnement que des convois de police sont arrivés sur les lieux pour violenter et disperser ce qui ressemble à un rassemblement bon enfant qu'à toute autre manifestation violente.
Au palais de justice ce matin, le procureur était ridicule. Trois chefs d'inculpation étaient retenus: meeting non autorisé, conspiration (contre qui et pourquoi?) et trouble à l'ordre public (des manifestants en chemise et T-shirt rouge auraient conduit n'importe comment dans les rues et dans le parc). C'est tout dire...
Me Tamaklo Edudzi, l'avocat de la défense, après avoir cité des articles du code pénal qui stipulent que la police soit simplement avertie, a dit la honte dont la police et les autorités viennent de couvrir le Ghana, pays dont le progrès démocratique est salué partout dans le monde. Il a enfoncé le clou en précisant qu'il est inconcevable que "des gens pourchassés, tabassés, tués et réprimés dans leur pays le Togo, puissent être traités de la sorte dans un pays qui devrait en principe les accueillir, les protéger et les aider à acquérir chez eux l'idéal de démocratie pour lequel ils se battent".
La juge Mme Priscilla Dapaah Mireku, après avoir accepté le plaidoyer de la défense a requis la liberté sous caution, chaque prévenu devant trouver un garant de sa remise en liberté avant de retrouver son domicile.
Toutes les cautions ont été trouvées pour les 26 détenus (un malade ayant été libéré hier nuit). Sauf que la procédure administrative pour leur remise en liberté effective a pris du temps à cause de leur effectif.
Aux premières heures demain, chaque détenu, sorti plus que déterminé à faire aboutir la lutte pour la démocratie au Togo, retrouvera sa famille.

Par : Anani Sossou

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